Les sociétés boursières confient leur argent aux experts du poker

Les societes boursieres confient leur argent aux experts du poker Les societes boursieres confient leur argent aux experts du poker

Un nouveau département de Wall Street a ouvert ses portes : ce dernier n’a pas pour but de recruter des commerciaux ou businessmen, mais plutôt des personnes qui s’y connaissent en prise de risque et qui sont capable de penser rapidement. La nouvelle cible de Wall Street n’est autre que les joueurs de poker. Dans cet article spécial, nous vous proposons une étude au cœur de l’Amérique des traders où on peut constater que le poker a d’ores-et-déjà sa place. Ce n’est plus un amusement, c’est un outil de perfectionnement professionnel.

Chris Fargis pensait que son entretien venait de s’achever. Mais quand les partenaires de Toro Trading à Wall Street en finirent avec leurs questions, ils se saisirent d’une pile de cartes à jouer. « Et si on jouait un petit peu au poker ? »

L’épreuve finale, c’était cela. Et Fargis fut soulagé. Ce trentenaire n’eut jamais l’occasion d’aller à l’école, il ne put même pas suivre de cours de finance. Mais ce qu’il sait bien faire aujourd’hui, c’est jouer au poker. Il y joue depuis maintenant six ans dans son petit appartement à Manhattan. Il peut miser jusqu’à huit mains simultanément.

Dans quelques jours seulement, Fargis parviendra à occuper un poste non des moindres au département chargé de l’achat et de la vente d’actions, un poste où il pourra échanger des millions et des millions de dollars. Fargis n’a jamais eu d’expérience de Wall Street auparavant. C’est son premier poste important en son sein, et il l’a obtenu grâce au poker.

« Quelqu’un qui est doué au poker a toutes ses chances de percer dans le business new-yorkais », exprime Danon Robinson, partenaire chez Toro Trading. « Par contre, si vous vous en fichez, vous n’aurez aucune chance d’attirer les recruteurs… C’est un peu comme ne pas lire le Wall Street Journal ».

Il y a une partie de Wall Street – les banques d’investissement notamment- qui recherche des individus aux fortes connections familiales et qui ont jouis d’une éducation impeccable. D’autres privilégieront ceux qui ont l’esprit de compétition ou qui ont joué dans des équipes universitaires de rugby ou de crosse. Mais Toro Trading n’est pas de ce cas là. Elle préfère solliciter les services des experts du poker. En effet, l’immersion vers le poker reste une de ces nouvelles tendances qui permet aux traders de se faire beaucoup d’argent, une forme révolutionnaire qui leur permet d’acheter et de vendre des actions comme on peut échanger des cartes dans des disciplines semblables au jeu de table le plus populaire de l’univers.

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Ils recherchent particulièrement des candidats dont la capacité à prendre des décisions rapides est supérieure. Ils veulent des individus aux nerfs d’acier et qui s’en sortent bien dans le décompte des nombres. D’ailleurs, telles sont les qualités requises pour être un bon joueur de poker.

« Il y a une certaine maturité à avoir lorsque l’on traite de la gestion du risque et cette dernière est difficile à trouver. Pour l’avoir, je pense qu’il est nécessaire d’avoir joué votre propre argent sur une table au moins une fois dans votre vie », nous confie Aaron Brown, directeur du département des actions à risques prioritaires et auteur du livre The Poker Face of Wall Street.

Le groupe Susquehanna International, une entreprise constituée de 1500 salariés basée dans la zone industrielle de Philadelphie, a fait du poker une session majeure de son programme d’entrainement. Les nouveaux salariés fraichement embauchés reçoivent ainsi un exemplaire de The Theory of Poker et de Hold’Em Poker dès leur installation dans les locaux. Ils auront alors l’occasion d’étudier ces enseignements plus en profondeur et auront la possibilité de joueur au poker au sein de l’entreprise.

« On essaie d’enseigner aux gens comment prendre les bonnes décision en dépit de l’incertitude et du stress », explique Pat McCauley, qui est en charge du programme d’entrainement. « Et c’est loin d’être un de ces truc purement stéréotypé comme on peut parfois le voir à la télévision, c’est une vraie science ! », s’exclame-t-il le sourire aux lèvres.

La popularité grandissante du poker en ligne a créé, en effet, un gigantesque mouvement. L’an dernier, 6,9 millions d’individus jouaient au moins une main par semaine pour de l’argent, soit une hausse de 29% par rapport à l’année 2008 et même le triple des estimations relevées en 2005, d’après les sources de PokerAnalytics.com.

L’intérêt soudain que porte Wall Street aux joueurs de poker semble un peu ironique si l’on se réfère aux conséquences graves de la crise financière. Beaucoup d’acteurs mondiaux ont été pointés du doigt pour leur manque de responsabilité dans le prêt de crédits considérés comme un temps soit peu trop risqués. Les fraudes relevées par le gouvernement comme dans le cas de Goldman Sachs avaient pour but de stigmatiser de tels défauts de comportements : l’imprudence, les caprices et l’absence de pondération.