Un accroc du poker porte plainte contre l’État canadien

Un accroc du poker porte plainte contre letat francais

Un Canadien accroc aux jeux d’argent — et plus particulièrement au poker, a tenté en vain de se libérer de son addiction. Ayant demandé l’aide du gouvernement du Québec pour lui permettre de se soigner, ce dernier a constaté que les mesures prises étaient insuffisantes. Souffrant de dépendance et d’endettement, l’homme a décidé de porter plainte contre le gouvernement du Québec.

Un joueur qui reconnait sa dépendance

Âgé de 37 ans, un Québécois qui réside à Montréal a tout fait pour se débarrasser de son addiction aux jeux d’argent. Après avoir découvert le blackjack à l’âge de 20 ans, ce dernier s’est adonné au poker dès 2007. À la suite du lancement des jeux d’argent en ligne au Québec en 2010, tout bascula pour cet homme, qui devint un véritable accroc de ce jeu de cartes. Il s’inscrivit très vite sur de nombreuses plateformes offrant du poker en ligne : ce cercle vicieux le conduisit à la ruine financière.

« Aucun opérateur de jeux d’argent virtuels ne lui refusa ses services, son nom ne leur ayant pas été communiqué pour un éventuel refus ou interdiction aux jeux ».

Perdant au début entre 200 et 300 dollars canadiens — « des sommes modiques », comme il le confie lui-même au micro de l’un de nos confrères, il finit par miser jusqu’à 1 800 dollars canadiens par jour, l’équivalent de son salaire mensuel. Très vite, l’individu cède à la panique et décide de se faire aider. Après avoir consulté un médecin et s’être renseigné sur les démarches à suivre, il s’est inscrit au programme d’auto-exclusion de Loto-Québec. Cette exclusion lui fut confirmée en juillet 2010 par une lettre de l’organisme. Toutefois, c’est avec une facilité déconcertante qu’il put se reconnecter pour jouer au poker en ligne. Aucun opérateur de jeux d’argent virtuels autorisé ne lui refusa ses services, son nom ne leur ayant pas été correctement communiqué pour un éventuel refus ou une interdiction de jeux.

Les opérateurs et le gouvernement fortement critiqués

Endetté jusqu’aux dents, le joueur a donc pris la décision de se plaindre vis-à-vis des opérateurs qui l’avaient accepté malgré son auto-exclusion. Ces derniers ont alors pu remarquer qu’une erreur avait été commise par les autorités provinciales. En effet, le joueur était enregistré avec un lieu de naissance mal transcrit et une adresse rattachée à une autre région administrative, ce qui a empêché le recoupement adéquat de l’information par les plateformes. D’après l’avocate du joueur, « c’est une erreur de transcription concernant la personne auto-exclue qui a permis le maintien, en toute légalité, d’une personne malade, dépendante aux jeux pendant de nombreux mois, lui faisant perdre une importante somme d’argent sur l’ensemble des jeux ».

Le joueur, en tout état de cause, ne s’avouera pas vaincu. Celui-ci vient de porter plainte contre le gouvernement du Québec, dont « la responsabilité est pleine et entière ». Le joueur réclame 100 000 dollars canadiens de dommages et intérêts. C’est la Cour supérieure du Québec, district de Montréal, qui est chargée d’examiner de plus près cette affaire. L’audience aura lieu dans deux jours, soit le 15 décembre 2011.